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Vendée Globe Data : au sud étaient les glaces

La détection des icebergs à partir de données satellites, pendant la course du Vendée Globe participe à la sécurité des skippers durant les quelques semaines qu'ils passent autour de l'Antarctique. Sur de plus longues séries temporelles, l’évolution des glaces de mer et de la fonte des glaces continentales sont des indicateurs essentiels à suivre pour évaluer le changement climatique

Iceberg en vue : de près ou de loin, ils inspirent frayeur et fascination pour tous les marins et même simples terriens quand on comprend le risque auquel les bateaux sont exposés aux portes de l’océan Austral et que l’on comprend la vulnérabilité du continent Antarctique sous l’effet du réchauffement climatique.

Préambule : iceberg vs banquise

Dans les océans, on distingue la glace de mer (la banquise) formée à partir de l’eau de mer (salée) et les icebergs, formés à partir d’eaux continentales (douces).

  • La glace de mer se forme lorsque les températures des eaux océaniques atteignent le point de congélation, environ -1.8°C, température variant en fonction de la salinité des eaux. La glace de mer croît en superficie et en épaisseur, pour former la banquise, dès la fin de l’automne et durant l’hiver. La glace pluriannuelle, qui ne fond pas d’une saison à l’autre peut atteindre une épaisseur d’environ 3 m.
  • Les icebergs se forment à partir de glaces continentales, lesquelles s’écoulent jusqu’à l’océan sous forme de plateformes de glace flottantes de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Des blocs de glace se disloquent avec fracas de ces plateformes et quittent le continent pour dériver au gré des courants et des vents. Les plus gros icebergs atteignant jusqu’à plusieurs dizaines de km, peuvent dériver ainsi pendant plusieurs années sur des trajectoires de plusieurs milliers de km.

Si la glace de mer (banquise) ne concourt pas directement à l’élévation du niveau de la mer ; la fonte des calottes polaires et des glaciers continentaux y contribue directement.

Iceberg et Vendée Globe

Pour la sécurité des skippers du Vendée Globe, une limite méridionale à ne pas franchir est délimitée et ajustée au fil de la course en fonction de la position et de la dérive des icebergs. Cette limite, appelée ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique) s’appuie sur l’analyse en temps réel de données satellite optiques, radars et altimétriques, pour détecter les icebergs dont les positions sont ensuite assimilées dans des modèles de dérive calculant leur trajectoire et leur évolution en fonction des courants.

Animation entre août et décembre 2024 des détections d'icebergs entre le détroit de Drake et l'est de l'île de Kerguelen (90°W - 80°E) superposée à la température de surface. Ces détections ont été traitées dans le cadre de la course à la voile Vendée Globe 2024, afin d'aider à définir une zone interdite (en raison des risques élevés de rencontre d'icebergs). Crédits CLS sur la chaîne Aviso CNES.

Des indicateurs essentiels

La détection des icebergs pendant la course du Vendée Globe participe à la sécurité des skippers durant les quelques semaines qu'ils passent autour de l'Antarctique. Sur de plus longues séries temporelles, l’évolution des glaces de mer et de la fonte des glaces continentales sont des indicateurs essentiels à suivre pour évaluer le changement climatique. Le CDS-CERSAT du pôle Océan ODATIS diffuse dans son catalogue des données iceberg issues de la longue série d’observation des satellites altimétriques depuis 1992.

Plus d'information

Accès au données sur le catalogue ODATIS

Ces données satellites sont celles collectées, puis traitées à l’échelle nationale par les infrastructures de recherche, les services nationaux d’observation, les laboratoires de recherche, parfois sur de très longues séries temporelles. Elles sont ensuite "bancarisées", gérées, archivées et diffusées sur des entrepôts de données, par les centres de données et services des pôles. Elles sont partagées en accès libre et accessibles sur le catalogue du pôle ODATIS.