Toxines

Description

Les toxines correspondent à des contaminants sécrétées par certaines algues ou phytoplancton; on les appelle phycotoxines ou biotoxines marines. Les coquillages filtreurs, du fait de leur activité de filtration peuvent concentrer ces contaminants, qui représentent un risque sanitaire lorsqu'elles s'accumulent dans des espèces consommées par l'homme. 

Le réseau national REPHYTOX de l'IFREMER est chargé de la surveillance sanitaire des zones littorales de production et de pêche, de trois types de toxines, classées selon leur types d'actions chez l'homme:

  • toxines lipophiles, incluant les DSP (Diarrheic Shellfish Poison) regroupent différents composés se répartissant en plusieurs familles : les dinophysistoxines (DTXs) dont la principale est l'acide okadaïque. Elles sont susceptibles de produire des troubles digestifs. En France, elles sont notamment produites par des algues planctoniques unicellulaires du genre Dinophysis. Ce genre appartient à la classe des dinophycées, intégrant de nombreuses espèces de Dinophysis, qui sont toxiques pour la plupart d'entre elles. Les cellules de Dinophysis sont de taille petite ou moyenne, entre 30 et 100 µm.  Dinophysis fait partie du phytoplancton à faible taux de développement : les coquillages peuvent devenir toxiques même s'il est présent en très faible quantité dans l'eau. 
  • toxines amnésiantes ou ASP (Amnesic Shellfish Poison) sont constituées d'acide domoïque et de ses isomères.  Elles sont susceptibles de produire des troubles neurologiques. En France, elles sont produites par des algues Pseudo-nitzschia, appartenant à la classe des diatomées. Les cellules de Pseudo-nitzschia sont de forme allongée, et sont souvent assemblées en chaînes. Leur taille et leur largeur sont très variables d'une espèce à l'autre. Exemple avec P. pseudodelicatissima dont la taille varie entre 50 et 140 µm et la largeur entre 1.5 et 3.4 µm.
  • toxines paralysantes ou PSP (Paralytic Shellfish Poison). Les toxines PSP forment une famille d'une vingtaine de molécules chimiquement proches, dont la toxine de base est la saxitoxine (STX). Elles sont susceptibles de produire des troubles neurologiques. En France, ces toxines sont produites par des algues du genre Alexandrium appartenant à la classe des dinophycées (ou dinoflagellés).

Le réseau de surveillance REPHYTOX est étroitement associé au réseau de surveillance du plancton REPHY, puisque la surveillance du phytoplancton toxique, assurée par le REPHY, est utilisée pour le déclenchement d’analyses de toxines et pour une meilleure compréhension des épisodes de contamination des organismes marins.